Les Amis d'Ernelle
Sainte-Ernelle
Sainte-Ernelle (plus connue sous le nom de Sainte-Renelde) est née fin des années 630 à Contiche, près d'Anvers en Belgique.
Elle est la fille du comte Witger et d'Amalberge de Maubeuge, famille de riches aristocrates de la ville de Saintes du VIIe siècle. Elle est également la soeur de Sainte-Gudule, sainte patronne de la ville de Bruxelles.
Une ancienne tradition raconte que, lorsque son père entra dans une abbaye pour y poursuivre sa vie religieuse, Ernelle souhaita le rejoindre. Ce qui lui fut refusé car l'abbaye n'était accessible qu'aux hommes. Désireuse de poursuivre elle aussi un chemin religieux, elle déposa sa fortune aux pieds de l'abbaye et débuta un pèlerinage de sept an en Terre Sainte. C'est lors de ce pèlerinage qu'elle se serait rendue dans la région de Villecloye. Vénérée dans ce village pour avoir notamment soigné des malades et des blessés grace à une eau qu'elle transportait. Dans la descente du site de Sainte-Ernelle à Villecloye se trouve une source d'eau réputée pour permettre de soigner les maladies et plus spécifiquement les problèmes de peau et des yeux.
Après sept ans de pèlerinage elle s'installa à Saintes en Belgique avec ses deux fidèles serviteurs, Grimoald et Gondulphe, à la ferme de Laubecq où elle s'adonna à des œuvres de charité. Selon la tradition orale, Sainte-Ernelle travaillait un jour à la fenaison avec quelques personnes qui se plaignirent de la chaleur et de la soif qu'elles ressentaient. Désireuse d'atténuer leur peine, elle planta son râteau et une source jaillit du sol. A ce jour, la ville de Saintes entretien le puit de Sainte-Ernelle où les pèlerins viennent chercher l'eau qu'ils utilisent encore aujourd'hui comme remède contre l'apoplexie, la paralysie, le mal d'yeux et les ulcères. La tradition orale attribue l'origine de ce puits au miracle expliqué précédemment.
Elle fut assassinée en 680, avec ses deux serviteurs, par des Huns en maraude. Ernelle refusa de fuir du village où elle était et se retira avec ces deux compagnons dans l'église, c'est la que les barbares les trouvèrent et les torturèrent. Après l'avoir trainée par les cheveux, ils lui tranchèrent la tête et massacrèrent ses deux serviteurs. Considérés comme martyrs par l'Église catholique, Sainte-Ernelle, Grimoald et Gondulphe sont commémorés le 16 juillet.


Histoire de l'association

Voici quelques informations concernant notre association (origine, but, moyens, objectif).
ORIGINE ET BUT
En automne 1991, plusieurs personnes du conseil municipal s'alarment de l'état dans lequel se trouve le site de Sainte Ernelle.
A partir de ces constatations, la commune fait appel à un maître d'oeuvre pour un état des lieux, et l'élaboration d'un devis des travaux à réaliser.
Devis qui fût alors adresser au propriétaire des lieux, à savoir l'évêché de Verdun. Devant l'ampleur des travaux à réaliser et les ressources modestes de l'évêché, un accord fût conclu avec la municipalité de Villécloye pour l'acquisition du site au franc symbolique.
En parallèle certains habitants se mobilisent et créent en accord avec la commune une association: " Les amis de Sainte Ernelle " (juillet 1992). Cette association a pour but de restaurer et entretenir le site sans en modifier son aspect.
MOYENS
Les ressources sont les cotisations de ses membres, les dons, les subventions communales, cantonales, départementales, régionales, les bénéfices des événements. Chaque dernier samedi du mois de juillet un concert en plein air est organisé sur le site par les membres de l'association. Vous pouvez retrouver plus d'information sur cet événement ici.
OBJECTIFS
Ainsi l'association se fixe plusieurs objectifs; tout d'abord faire connaître le lieu au public par l'intermédiaire des syndicats d'initiative locaux et l'association elle-même; en outre, l'organisation d'une visite guidée avec explications de l'historique du lieu lors des journées nationales du patrimoine (historique réalisé par quelques membres, nous vous présentons ce travail en précisant que nous ne sommes pas des " historiens ").
Enfin, l'objectif principal de l'association est l'entretien, la restauration et la promotion du site davantage en lieu historique et naturel qu'en espace uniquement religieux. Les amis d'Ernelle s'adresse à toute personne curieuse de cet endroit et des paysages / promenades aux alentours peut importe sa religion ou ses origines culturelles.
Histoire du site et de Villecloye
Epoque Gallo-Romaine
On peut penser que déjà une vie régnait à Villécloye par :
La découverte de 14 pièces gallo-romaines (musée de la Princerie à Verdun)
2 grands bronzes, 5 moyens bronzes, 7 petits bronzes.
Le fait que Villécloye se situe sur le passage du diverticule (voie romaine secondaire) romain de Senon à Marville et à Montmédy.
L’existence de vestiges gallo-romain dans les environs:
Velosnes: camp retranché à la Romanette (temple rural, pièces, substructions)
Bazeilles: découverte de pièce, poterie, substructions
Montmédy: villa gallo-romaine, substructions
L’étymologies de ville: villa en latin ferme.
Epoque Médiévale (476 - 1453)
Il existait ici un claustrum trévien de l’Abbesse Rothlinde tante de Glossinde veuve du conte Bobelenus probable maître de la vallée de la Chiers.
Ce claustrum était traditionnellement connu sous le nom de CLOYE.
Sa position est mal connue même si on l’assimile au site de l’ancienne église du village de Cloye (emplacement de la chapelle actuelle).
La destruction de ce Claustrum remonte très probablement au temps de Charles Martel (725-741). Cela résulterait des découvertes funéraires faites à la Sarazine dans un cimetière païen. Cette contrée est occupée par un vaste cimetière duquel on a souvent et à diverses époques, exhumé des sépultures de la période franque ou mérovingienne (avant 800: date à laquelle Charlemagne soumet et impose le Christianisme)
La plus récente de ces exhumation fût faite en 1861, époque à laquelle 5 nouvelles sépultures furent mises à découvert: 4 de ces sépultures étaient rangées sur la même ligne, séparées les unes des autres par un espace de 30 à 35 cm, la 5ième était placée parallèlement à 2 mètres de distance de la ligne précédente. Toutes ces tombes avaient même orientation c’est à dire que le pied de chacune d’elles était dirigé vers l’Orient et la tête vers le couchant. Elles étaient toutes formées de 2 longues murailles latérales en moellons grossièrement travaillés et de deux entêtements chacun d’une seule pierre, le tout recouvert tantôt d’une longue dalle d’une seule pièce, tantôt de plusieurs pierres plates rapprochées pour faire un couvercle.
Deux de ces tombes renfermaient chacune un squelette, 2 autres contenaient les ossements de plusieurs corps moins les têtes, la 5ième abritait un squelette autour duquel 8 autres crânes étaient rangés en hémicycle. Cette dernière tombe renfermait en outre divers objets qui sont conservés au musée de Verdun.
- Une lame de glaive (35cm)
- Des fragments de couteau
- Une boucle de ceinture en fer lamellé ou incrustée d’argent
- Une urne funéraire en terre
- 2 monnaies en moyens bronzes
Suite à la destruction du Claustrum, la villa du ban de Ste Glossinde fut construite à l’écart vers la « contrée du Tueux ».
Epoque Moderne (1453 - 1789)
Ici existait un village nommé Cloye. L’époque de construction de ce village est sans doute antérieure à l’époque moderne mais rien ne l’atteste.
A 500 mètres d’ici, un hameau : Ville
L’église de ces deux localités se trouvait à Cloye ainsi que la cure St Maximin, quant à Ville, il n’y avait qu’une chapelle dédiée à la Sainte Vierge, où la messe était célébrée tous les 15 jours (jadis auberge du village).
Outre la présence de ces 2 lieux de culte existaient 3 chapelles:
- Une dédiée à Sainte-Glossinde
- Une dédiée à Saint-Christophe (sans doute la raison de la présence de sa statue sur ce lieu)
- Une dédiée à Sainte-Ernelle
La localisation des 2 premières chapelles n’est pas connue
Le village de Cloye a été abandonné en 1636-1637 suite aux méfaits de la guerre de 30 ans et de la peste qui ravagea toute la Lorraine. Devant l’ampleur des destructions, les habitants se rétablirent au hameau de Ville.
En 1682 un acte de fondation atteste que l’église de Cloye existait encore et que le curé venait de se fixer à Ville près de la chapelle.
Le procès verbal de visite de 1687 ordonne de démolir la tour de Cloye et d’en employer les matériaux à la construction d’une tour à la chapelle de Ville, que l’on répara alors en 1688.
Le site de Cloye est toutefois mentionné sur la carte de Cassini (fin XIIIe) en tant qu’ermitage à la vierge jusqu’à la révolution ou frère Bruno fut ermite en 1748
Les registres paroissiaux à la mairie renferment aussi les sépulcres de plusieurs ermites.
Cet ermitage fut vendu comme bien national le 15 prairial de l’an II pour 420 livres.
Etendons-nous sur le village de Villécloye. Ce village offre un curieux exemple de l’état social de la France au XIIIe siècle à la veille de la révolution
Les droits seigneuriaux de Villécloye avaient appartenus jusqu’au XVIIe siècle à l’abbaye Ste Glossinde de Metz
En 1618 l’Abbesse de Ste Glossinde, dame de Villécloye, vend ses biens, héritage, rentes et revenus au Sieur Jean Langlois, marchand de Marville pour 4200 F (monnaie de lorraine)
En 1711, Rodrigue Lambotin, maire de Stenay devenu propriétaire des droits seigneuriaux de Villécloye, les lègue à l’hôpital de Stenay, qui doit longuement plaider pour en jouir à cause du peu d’empressement des habitants de Villécloye pour leur lointains seigneurs anonymes de Stenay.
Petite anecdote
Tous les ans, le 1er lundi après l’Epiphanie, le doyen de Villécloye devait parcourir les rues en criant « la poule au plat » et chaque chef de famille devait donner une poule et un denier; la poule pouvait être livrée en plume ou en argent
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7 poules étaient remises au maire
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2 à son lieutenant
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2 à chacun des deux échevins
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1 au doyen
A noter quelques illustrations militaires
Général Baron d’empire Jamin 1772-1848
Général baron d’empire Henrion 1772-1850
Tous 2 parrains des 2 cloches de l’église du village sur lesquelles sont gravées leurs noms.
Activité à Villecloye
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Cultivateurs
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Manoeuvres
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Quelques jardiniers habiles, dont les pépinières rivalisent avec celles de Metz
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La pierre de Villécloye, une des meilleures du pays de par sa résistance au gel mais exploité que pour les besoins de la localité.
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Moulins qui fonctionnaient encore durant le première guerre mondiale pour les besoins des animaux, il n’a pas résisté à la seconde guerre
Population de Villecloye
1781 : 88 feux
1836 : 466 habitants
1846 : 555 habitants
1876 : 532 habitants
1972 : 166 habitants
1989 : 192 habitants
1995 : 230 habitants
2007 : 226 habitants
2021 : 268 habitants
Époque contemporaine
La chapelle Ste Ernelle, édifiée en 1874-1875 par les soins de l’abbé Brizion à l’emplacement de l’ancienne église de Cloye dont certaines substructions devaient être encore visible à la fin du siècle dernier
La plantation des tilleuls et marronniers autour de cette chapelle remonte probablement à la même époque.
On se plaît ici à appeler ce lieu « Cathédrale de Verdure » du fait de la disposition des arbres et de la voûte qu’ils forment.
Les 15 stations du Rosaire ont été construites suite à la deuxième guerre mondiale en remerciement de la protection de Ste Ernelle et de ND de Lourdes sur le village pendant les années de guerre.